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 Jusqu'où pouvons-nous assumer notre conscience ?

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AuteurMessage
shokin

shokin


Messages : 12
Date d'inscription : 07/09/2010
Age : 39
Localisation : Suisse

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MessageSujet: Jusqu'où pouvons-nous assumer notre conscience ?   Jusqu'où pouvons-nous assumer notre conscience ? EmptyMar 7 Sep - 21:57

Voici un message que j'avais émis en mai 2006 sur un autre forum :



Salut à toutes et à tous,



Comment, avec non seulement toutes ces informations qui nous submergent (et par lesquelles nous nous laissons submerger) mais aussi toutes ces contraintes qui nous mettent la pression (stress), assumer notre conscience ?

De plus en plus de produits ne proviennent pas du pays d'où nous serions tentés de les acheter. De plus, nous ne savons pas toujours si ces produits ont été fabriqués dans le respect des règles de travail. Un effort de recherche active de la part s'impose donc pour observer rigoureusement les produits mis à disposition sur le marché. Cette démarche déjà demande un effort constant de notre conscience, difficile à suivre ! surtout avec des marchés diversifiés et une information peu transparente, ainsi qu'une "innovation constante".

Et ne pas se soucier du passé et de l'avenir des produits ne signifie aucunement assumer notre conscience.

A cette conscience écologique et sociale s'"ajoute" (c'est plutôt l'inverse) une conscience de soi (connaissance de soi) et une conscience de proximité (de son entourage, de sa famille, de son "réseau social"). Tous deux doivent également rester constantes. La conscience de soi, notamment pour sa propre santé. La conscience de proximité (pour ne pas sombrer dans la solitude, et pour la confiance en soi et en l'autre).

Pouvons-nous déjà assumer toute cette conscience ? "assumer" signifie agir en conséquence, de manière responsable. Pouvons-nous consacrer du temps à soi (hygiène, loisirs, buts), à notre entourage (aide, communication, information, amitié, amour, solidarité, partage, bénévolat), à la société (travail, bénévolat, citoyenneté) et à la nature (bénévolat, entretien, humanité) ? une idée est de partager notre temps.



A l'opposé se trouve la liberté (aussi engendrée par la conscience).

Sans vouloir tant discourir sur ce qu'est la liberté, je pose également la question : jusqu'où pouvons-nous nous permettre d'étendre celle-ci ? celle-ci doit-elle continuer d'être le principe prioritaire ? le respect de la nature et des êtres vivants chacuns, ne devrait-il pas passer avant cette liberté dont l'étendue n'est pas nécessaire ?

Avec la liberté, l'on retrouve l'individualisme et le je-m-en-foutisme.

Parmi la diversité de produits que je peux acheter, suis-je vraiment libre ? si je choisis sans l'effort de conscience, je n'assume pas ma conscience. Est-ce que diversité rime avec liberté ? est-ce que la diversité des produits dans les surfaces commerciales est la vraie diversité ? face à un produit, dois-je m'en foutre ou non des conséquences de son vécu et de son avenir ? dois-je choisir le produit qui me plaît le plus (individualisme) ou celui qui respecte la nature ?



Pouvons-nous assumer notre conscience et préserver la nature en bonne santé ? (vous aurez deviné que là est mon point)

Face à la diversité des biens et services que nous nous échangeons (et au surplus d'échanges), mais aussi à la multitude de contraintes (soi, famille, entourage, société, nature ; loisirs, travail, bénévolat, entretien, citoyenneté), il devient de plus en plus difficile de ne pas négliger une de ces contraintes.

Ou existe-t-il des choses dont il est superflu d'avoir conscience ? par exemple, ce sur quoi nous ne pouvons (apparemment ?) pas agir.

NB : je ne suis pas sûr d'avoir corrigé toutes les fautes d'orthographe.



Shokin



En quatre ans et quelques mois, ces questions demeurent en mon esprit, même si je sais qu'il ne faut pas passer trop de temps à se les poser. Mais il y a tout de même des choses qui ont évolué dans ma pensée en ces quatre ans. Laughing Par exemple :

- je remets de plus en plus en cause le signifiant "développement durable". Entre-temps, j'avais émis deux poèmes, l'un sur le durable, l'un sur l'éphémère :

Éloge du durable



Admire ces personnes mûres
Chez qui le bonheur dure,
Ces personnes sûres
Bénies de bonnes augures.

Ces maisons si pérennes,
Ces familles souveraines,
Ces nations si anciennes
Et ces vies suzeraines.

Qui gardent leurs vraies valeurs
Toujours avec chaleur,
Avec le même labeur
Vers le même bonheur.



Éloge de l'éphémère



Un disque tourne en rond,
Un fichier tourne en boucle,
Sans fond ni âtre,
Sans ton ni être.

Légumes en conserve,
Coca en réserve,
Ce qui se préserve
Est mis sous réserve.

Vivent les spectacles
Même sans habitacle !
Je veux du théâtre !
Je veux mon hêtre !

Du savoir stocké,
Pour être transmis.
Du savoir promis,
Pour être bloqué.

Stock de mp3 ?
Stock de cd ?
Stock de know-how ?
C'est comme du stock !

Qui ne se vend pas,
Qui ne meut que peu,
Sinon les soucis
Envers la matière.

Pour que je ne dorme,
On m'impose dix formes.
Finies les normes !
Je veux mon orme !



- je ne suis pas aussi pessimiste qu'Yves Paccalet dans son livre "L'humanité disparaître ! Bon débarras !" où il décrit comme un bienfait la disparition de notre espèce.

- je me tourne de plus en plus vers des oeuvres de Houellebeck et Virginie Despentes, des oeuvres qui décrivent le monde, en étant fidèles à la réalité, sans pour autant virer vers une auto-flagellation de notre espèce (homo sapiens sapiens), sans non plus se contenter d'attaques faciles ou gratuites vers des boucs émissaires tout désignés, et qui pourtant ont pour message de fond de continuer d'agir, de croire, malgré toutes les difficultés, et en acceptant notre condition humaine avec force sérénité.

- je ne me contente pas de philosopher juste pour penser, juste pour avoir une opinion. J'essaie de développer des "solutions", des alternatives (à ce qu'on aime à critiquer), des projets. J'essaie aussi de faire en sorte qu'il y ait un peu plus d'humour au quotidien. Je trouve les gens trop sérieux, malgré leur sourire permanent face aux clients. Mais je reconnais qu'une personne sérieuse est une personne en qui on peut avoir confiance (on sent qu'elle sera compétente, qu'elle fera correctement les choses). Pourtant, on peut être sérieux dans les faits tout en rigolant dans la parole et la pensée.

- Il y a belle lurette que j'ai laissé tombé l'égalitarisme (y ai-je adhéré vraiment ?) entre hommes et femmes au parlement. Par contre, je continue de prôner l'égalité salariale pour une même fonction dans une même entreprise (d'où vient cette distinction, tabarnak !). Côté sexisme, ben, je suis plus que tanné (lassé, ayant ral-la-patate) de cette tendance à vouloir différencier hommes et femmes dans toutes les activités. Je ne m'entends pas bien avec le "the right man at the right place". Si le meilleur va aux meilleures places, comment ledit moins bon pourra développer ses compétences, son champ d'action ? Autrement dit, je suis pour la polyvalence (chacune comme chacun gagne à être polyvalent) : homme ou femme peut faire le ménage, la lessive, les réparations, etc., peu importe s'il/elle est moins compétent que l'autre. Il/Elle a toujours le droit d'apprendre. Et ce serait une manière d'atténuer les stéréotypes. Mais si on continue à vouloir différencier hommes et femmes (ou blancs et noirs, skinheads et hippies...), on ne fera qu'augmenter le risque de stigmatisation (la menace du stéréotype).

- Je me distancie de plus en plus de la méritocratie. Comme si on avait l'égalité des chances déjà acquise ?!? La méritocratie est, en fait, très individualiste car elle sous-entend "Je fais donc plus pour mériter plus (que l'autre)." Je continue de me tourner vers la solidarité, le bénévolat, la générosité. Côté violence gratuite, "ça craint". Côté générosité gratuite, on est loin du compte. Et pourtant, les économistes devraient y penser : ce sont le bénévolat et la générosité entre autres qui rendent le "système" souple, le marché élastique.

- Je me distancie de plus en plus du marché (même si j'exerce une profession marchande Laughing ). A une époque, je rêvais de troc, d'échanger ma souris contre un clavier. Maintenant, je vais plus loin : j'ai le tout réuni en un PC portable. Laughing En fait, j'en reviens même à remettre en question l'échange. A cette époque, je me disais : la monnaie, quelle marde ! on peut tout échanger avec. Par contre, on est OBLIGÉ d'échanger contre celle-ci. Crisse qu'on est prisonnier ! Je me disais : on devrait pouvoir échanger tout contre tout. Puis le tout à évoluer vers : à trop vouloir échanger, on encourage le marchandage de ce qui ne devrait pas être marchandé. Je vais me citer (message sur un autre forum, dans une discussion sur des idées d'écologie) :

shokin, sur un autre forum, a écrit:
19. Il y a des choses qui ne se marchandent pas, vous savez. La nature en fait partie. Mais c'est là une des grandes difficultés : marchander ou pas ? si je marchande un bien contre une monnaie, comme cette monnaie aura été créée en masse (masse monétaire), sans compter encore les intérêts, on se dit qu'on pourra toujours créer plus de monnaie. On perd alors le discernement des limites, notamment des limites des ressources naturelles, de l'épaisseur de la couche d'ozone, ou encore des efforts qu'une personne peut fournir en une semaine. Mais, d'un autre côté, si je ne marchande pas, qu'est-ce qui va inciter le citoyen à choisir telle voiture plutôt que telle autre ? ou à émettre moins de CO2 ? Peut-être serait-il temps de sortir de cette logique du talion (tant que vous ne faites rien, je ne fais rien). La gratuité, le bénévolat et le partage sont nécessaires car c'est ce qui rend souple un système d'échange. Cependant, tout n'est pas aussi complexe : ce qui est plus écologique n'est pas forcément plus cher. Mais rendons-nous compte qu'en résonnant à la Talion, on encourage le marchandage de ce qui ne devrait pas être marchandé.

Puis j'en suis venu à ce que j'ai écrit sur le monde en questions : l'échange en lui-même provoque un biais de perception. Il fait croire que, si je donne un objet A pour acquérir un bien B, B a de la valeur parce que A a de la valeur, alors que la valeur de B ne dépend pas de la valeur de A. Le gros risque de l'échange est donc de nous faire oublier la valeur intrinsèque d'un bien (le bien B, dans l'exemple précédent), en nous faisant nous baser sur la comparaison entre A et B pour évaluer la valeur de B. "Comparaison n'est pas raison.", doit-on redire.






Shokin


Dernière édition par shokin le Mar 7 Sep - 23:18, édité 1 fois
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shokin

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MessageSujet: Re: Jusqu'où pouvons-nous assumer notre conscience ?   Jusqu'où pouvons-nous assumer notre conscience ? EmptyMar 7 Sep - 22:02

Ode to ephemeral



Because I love music
They offer me cd's,
That I won't listen
If I am alone.

Because I love music
They offer me mp3,
That I won't listen
In the street.

Because I love music
I got a violin,
That I won't train
For an employer.

Stock of mp3 ?
Stock of cd's ?
Stock of know-how ?
All this is stock !

And stocks make us worried :
Don't bring money,
Don't bring honey,
Bring only greed.

That's why I prefer
Shows than mp3
Cinema than dvd's.
Memory than photos.



Shokin
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